Ça s’est passé un 30 Avril. . . .

– 30 avril 311 : Édit de tolérance de Galère

Le 30 avril 311, l’empereur Galère publie un édit de tolérance qui met un terme aux violentes persécutions engagées par Dioclétien, son prédécesseur, contre les communautés chrétiennes de l’empire romain. Deux ans plus tard, son édit sera confirmé et élargi à Milan par son successeur, Constantin. Le christianisme devient dès lors la religion dominante de l’empire.

– 30 avril 1315 : Pendaison d’Enguerrand de Marigny

Le roi de France Louis X le Hutin (ou le Querelleur !), quelques mois après la mort de Philippe le Bel livre à la vindicte publique Enguerrand de Marigny, le dernier des grands conseillers de son père, impopulaire du fait de ses manipulations monétaires et de sa fonction de grand argentier !

Emprisonné au Temple et accusé de sorcellerie, il est pendu au gibet de Montfaucon le 30 avril 1315.

– 30 avril 1598 : L’Édit de Nantes

Arrivé le soir du 13 avril 1598 à Nantes, le roi Henri IV signe le 30 avril suivant un ensemble de textes connus dans l’Histoire sous le nom d’« Édit de Nantes ».

Ce texte marque la fin des guerres de religion entre catholiques et protestants français. Il vise à « l’établissement d’une bonne paix et tranquille repos » selon les propres mots du roi. C’est la première fois qu’est officialisée dans un même État, en Europe, la coexistence de protestants et de catholiques.

André Larané

Un Édit de pacification et de concorde

L’Édit de Nantes demeure, dans la mémoire collective, le symbole de la « tolérance » entre des confessions autrefois rivales et désormais prêtes à accepter la religion de l’adversaire… Déjà dans les années précédentes, au plus fort des guerres de religion, des municipalités françaises avaient conclu des « édits de pacification » entre leurs concitoyens des deux confessions ; c’est ainsi que l’on pouvait vivre en paix dans ces villes tandis que l’on s’étripait dans les villes voisines !

Certains historiens ont placé l’Édit de Nantes aux origines de la laïcité française. S’il met un terme aux guerres civiles qui ont ensanglanté la France pendant près de trois décennies, cet édit de pacification ne fait qu’établir une coexistence entre la majorité catholique et la minorité protestante, disciple de Jean Calvin. Dans le préambule de l’Édit, le roi Henri IV défend d’ailleurs l’idée d’unité religieuse du royaume : encore impossible, elle est remise à plus tard.

Ce qu’on appelle l’Édit de Nantes est en fait un ensemble de quatre textes : l’Édit général (signé le 30 avril 1598), les articles secrets et particuliers (30 avril ou 2 mai 1598), le brevet des pasteurs (3 avril 1598) et le brevet des garnisons (30 avril 1598).

À ces textes, il faut ajouter l’Édit signé par Henri IV à Fontainebleau le 15 avril 1599, pour le royaume de Navarre (royaume en fait limité au Béarn), car Henri IV, ne l’oublions pas, est roi de Navarre avant que d’être roi de France. Les deux couronnes ne seront réunies que sous le règne de son fils Louis XIII. En attendant, il faut une législation spécifique pour le Béarn, où, à la différence de la France, les protestants tiennent le haut du pavé depuis les mesures prises en leur faveur par Jeanne d’Albret, mère d’Henri IV.

Tous ces textes sont le fruit d’une longue négociation entre les protestants et leur ancien chef, Henri IV… Ils sont signés en catimini et tenus secrets pendant de longs mois, jusqu’à leur ratification par les Parlements, tant est grande la crainte du roi qu’ils ne soient rejetés par l’opinion.

Celle-ci, sur le moment, est beaucoup plus sensible à la conclusion de la paix avec les Espagnols, par le traité de Vervins.

De la guerre à la coexistence pacifique

Henri IV, successeur légitime de son cousin Henri III, a abjuré définitivement la religion réformée en 1593 et ainsi pu obtenir de se faire sacrer à Chartres en 1594. Mais l’année suivante, il a dû déclarer la guerre aux Espagnols, qui, après avoir soutenu les Ligueurs, catholiques intransigeants, avaient pris goût à l’occupation de la France.

Soucieux de consolider la paix, à l’intérieur comme à l’extérieur, le roi envoie dans un premier temps auprès du pape Clément VIII deux plénipotentiaires ecclésiastiques, Jacques du Perron et l’abbé d’Ossat, pour le convaincre de donner son absolution au roi en échange de l’acceptation par celui-ci des décisions du concile de Trente et du rétablissement du catholicisme dans ses droits au Béarn.

Henri IV négocie par ailleurs avec les représentants des protestants, assemblés à Saumur au printemps 1596, les termes d’un nouveau et définitif Édit de tolérance, après ceux dont les guerres de religion ont été émaillés.

Le roi, qui a appris à connaître et estimer les réformés du temps où il combattait à leurs côtés, comprend mieux que quiconque la vanité de l’unité religieuse et la nécessité de poser les bases d’une nouvelle coexistence confessionnelle sous l’égide d’un même roi.

Mais voilà que le 11 mars 1597, les Espagnols s’emparent par traîtrise de la ville d’Amiens, dont les bourgeois avaient refusé la protection de l’armée royale. Face au danger, Henri IV demande du renfort aux réformés. Ces derniers se font désirer, croyant par là obtenir des conditions plus favorables à la conclusion du futur édit. Le roi ne cède pas. Les réformés comprennent le danger que leur attitude fait courir au royaume et se résignent à signer enfin un accord.

Les termes de l’Édit

L’Édit général, avec 92 articles généraux et 56 articles particuliers, dits « secrets », est en premier lieu un texte de pacification. Celle-ci passe par une amnistie générale, autrement dit l’oubli de toutes les offenses (le mot amnistie dérive d’une racine grecque qui signifie oubli).

L’article I énonce :

« Premièrement, que la mémoire de toutes choses passées d’une part et d’autre, depuis le commencement du mois de mars 1585 jusqu’à notre avènement à la couronne et durant les autres troubles précédents et à leur occasion, demeurera éteinte et assoupie, comme de chose non advenue. Et ne sera loisible ni permis à nos procureurs généraux, ni autres personnes quelconques, publiques ni privées, en quelque temps, ni pour quelque occasion que ce soit, en faire mention, procès ou poursuite en aucunes cours ou juridictions que ce soit ».

Concernant la coexistence religieuse entre catholiques et protestants, l’Édit reprend pour l’essentiel des dispositions contenues dans les édits de paix de religion antérieurs : édit d’Amboise, 1563 ; édit de Saint-Germain, 1570 ; édit de Poitiers, 1577.

Il rétablit le culte catholique dans l’ensemble du royaume. Il octroie par ailleurs six « libertés » à la minorité protestante, laquelle représente moins de 10% des vingt millions de Français :

– selon certaines conditions, des lieux de culte particuliers dans une ville par bailliage (sauf Paris),

– l’admission des protestants dans les écoles,

– le droit pour eux d’exercer des fonctions publiques,

– le droit de tenir des assemblées,

– le droit de tenir une centaine de places de sûreté, dont La Rochelle, pendant huit ans,

– des tribunaux spéciaux où sont jugées en appel les affaires où les protestants sont partie prenante : les Chambres de l’Édit ou Chambres mi-parties.

Des textes difficiles à passer

Reste le plus difficile : faire enregistrer les textes par les parlementaires, farouchement opposés aux protestants. Le roi reçoit les parlementaires et déclare les recevoir non en roi mais « vêtu comme un père de famille, en pourpoint, pour parler à ses enfants ».

Derrière la bonhomie se cache la fermeté car il ajoute :

« Je couperai la racine à toutes factions, à toutes prédications séditieuses, et je ferai raccourcir tous ceux qui les susciteront ! »

À bon entendeur…

Le 25 février 1599, l’Édit général et les articles particuliers sont donc enregistrés par le Parlement de Paris. Celui-ci modifie sur plusieurs points le texte qui peut ainsi entrer en application. Les sept parlements de province enregistrent l’Édit dans les mois qui suivent.

Mal accepté par ses contemporains et bien que solennellement déclaré « perpétuel et irrévocable », l’Édit de Nantes sera progressivement écorné tout au long du siècle suivant, jusqu’à sa révocation complète par le roi Louis XIV, petit-fils d’Henri IV, en 1685, moins d’un siècle après sa signature, pour le plus grand dommage du royaume…

Idées reçues

On ne connaît l’Édit initial (celui d’avril 1598) que par une copie conservée à Genève. L’Édit de Nantes n’instaure pas la tolérance en France. Il ne date pas du 13 avril 1598 contrairement à tout ce qu’on a pu dire. Enfin, il n’est « nantais » qu’aux trois-quarts. On l’aura compris : on doit toujours se méfier des certitudes…..

Bibliographie

On peut lire avec profit les ouvrages de Janine Garrisson : L’Édit de Nantes. Chronique d’une paix attendue, Paris, Fayard, 1998, et de Bernard Cottret : 1598. L’Édit de Nantes. Pour en finir avec les Guerres de Religion, Paris, Perrin, 1997.

La synthèse la plus remarquable est sans doute celle de François Bayrou : Ils portaient l’écharpe blanche (Grasset, 1998). Ce livre d’une lecture agréable raconte l’histoire de la Réforme de la révolution intellectuelle de Saint Thomas d’Aquin à la Révolution.

– 30 avril 1827 : Le coup d’éventail du dey d’Alger

Le 30 avril 1827, à Alger, le dey Hussein soufflette de son éventail le consul de France, un affairiste du nom de Deval qui avait refusé avec insolence de s’engager sur le remboursement d’un prêt. C’est le prétexte à une tension entre les deux pays qui débouche trois ans plus tard sur la conquête de l’Algérie.

– 30 avril 1834 : Paroles d’un croyant

Le 30 avril 1834 paraît à Paris Paroles d’un croyant. L’auteur, le prêtre Félicité de Lamennais, en appelle à l’insurrection contre l’injustice au nom de l’Évangile. Il est immédiatement condamné par le Saint-Siège.

– 30 avril 1863 : La Légion résiste à Camerone

Le 30 avril 1863, dans le village de Camerone, au Mexique, soixante-trois légionnaires français, sous les ordres du capitaine Jean Danjou, résistent à une armée mexicaine de plus de deux mille hommes.

Un exploit propre à adoucir l’amertume d’une guerre absurde engagée contre le Mexique par Napoléon III.

Alban Dignat

La guerre du Mexique

Deux ans plus tôt, en 1861, la France, l’Angleterre et l’Espagne sont intervenues avec avec quelques troupes pour obliger le président mexicain Juarez à honorer les dettes de son pays.

En 1862, tandis que les Anglais et les Espagnols se retirent, l’empereur français Napoléon III forme le projet de renverser le président mexicain et de transformer le Mexique en un empire latin et catholique. Mais les Français se heurtent à la résistance farouche et inattendue des Mexicains qui prennent le parti de Juarez.

Une première armée de 7 000 hommes est repoussée devant Puebla, une ville fortifiée sur la route de Mexico. Il faut envoyer en catastrophe 28.000 hommes en renfort, sous le commandement du général Forey, pour enfin avoir raison de la résistance de la ville.

Sacrifice

C’est pendant le siège de Puebla que se produit le drame de Camerone.

Une compagnie de la Légion étrangère, aux ordres du capitaine Jean Danjou (35 ans), est chargée de protéger un convoi de ravitaillement de l’armée française quand elle voit surgir des cavaliers juaristes. Après avoir repoussé une première charge, le capitaine se réfugie dans le village abandonné de Camerone (Camaron pour les Mexicains), dans l’État de Veracruz.

Il se barricade avec ses hommes dans la cour de l’auberge, fermée par de hauts murs, avec l’objectif de retenir assez longtemps l’ennemi pour que le convoi puisse s’éloigner.

Suite à une première démonstration de force des Mexicains – six cent cavaliers et mille quatre cents fantassins -, le colonel Milan, qui les commande, offre la reddition à la Légion étrangère.

Le capitaine refuse et jure de ne jamais se rendre. Ses hommes font de même. Danjou est bientôt tué en inspectant les positions. Le colonel Milan lance enfin un assaut auquel la Légion résiste héroïquement.

L’auberge est incendiée et les huit survivants se retranchent dans un hangar où ils tiennent encore plus d’une heure avant d’être faits prisonniers. Ils acceptent de se rendre à condition de conserver leurs armes et que leurs blessés soient soignés, ce qu’acceptent les Mexicains.

Trois cents Mexicains auront été au total mis hors de combat par les 63 légionnaires mais l’héroïsme de ces derniers n’empêchera pas l’échec final de Napoléon III.

Succès de la résistance mexicaine

Après la prise de Puebla et l’entrée des Français à Mexico, un simulacre d’assemblée nationale octroie la couronne de l’Empire du Mexique à Ferdinand-Maximilien. Mais en avril 1866, Napoléon III doit rapatrier le corps expéditionnaire en catastrophe. Ferdinand-Maximilien est pris et fusillé par les juaristes le 19 juin 1867.

De ce fiasco reste le souvenir de Camerone. La Légion lui doit ses quartiers de noblesse, trente ans après sa création. Depuis 1906, l’anniversaire de ce fait d’armes est commémoré avec faste par la Légion étrangère. Les légionnaires réunis à Aubagne rendent à cette occasion les honneurs à… la main en bois du capitaine Danjou.

Publié ou mis à jour le : 2023-04-27 17:42:42

– 30 avril 1945 = Suicide de Hitler

Le 30 avril 1945, Adolf Hitler se suicide dans son bunker de Berlin. Sa maîtresse Eva Braun l’accompagne dans la mort après avoir conclu avec lui un engagement de mariage.

Les derniers fidèles du Führer ont soin de brûler les corps afin qu’ils ne tombent pas entre les mains des Soviétiques ni ne soient insultés par la foule comme, deux jours plus tôt, les dépouilles de Benito Mussolini et de sa maîtresse Clara Petacci.

Une semaine plus tard est signée à Reims la capitulation des armées allemandes. C’est la fin dramatique et sans gloire du IIIe Reich.

André Larané

Le début de la fin

Après près de trois années de succès ininterrompus, la Wehrmacht est pour la première fois défaite à El-Alamein, dans la lointaine Libye, en octobre 1942. Ensuite, elle ne va pratiquement plus cesser de reculer et sa capitulation à Stalingrad, en janvier 1943, signifie la défaite inéluctable du IIIe Reich, du moins pour les esprits les plus lucides.

Début 1945, la Russie, la France, la Belgique, la botte italienne et les Balkans sont déjà complètement libérés ou à peu près. Dans les deux premiers mois de 1945, les Soviétiques avancent à grande vitesse à travers la Pologne et dépassent l’Oder. Ils ne sont bientôt plus qu’à 70 km de Berlin, semant la panique et la désolation sur leur passage, « juste » sanction des maux qu’ils ont eux-mêmes subis. Ainsi évalue-t-on à deux millions le nombre de viols.

Les Anglo-Saxons, freinés par la contre-offensive allemande des Ardennes, ont quant à eux beaucoup plus de mal à avancer. Ils arrivent enfin sur l’Elbe, au milieu de l’Allemagne, le 22 mars.

Les dirigeants allemands ne se font aucune illusion même si quelques-uns caressent encore l’illusion de dresser les Américains et les Soviétiques les uns contre les autres et d’obtenir une paix séparée avec les premiers.

Les soldats, en attendant l’issue fatale, se défendent pied à pied au milieu d’une population partagée entre angoisse et résignation. Par ailleurs, des membres des Jeunesses hitlériennes ainsi que des hommes de plus de quarante ans sont requis en masse dans le Volkssturm, une milice populaire créée à la hâte le 24 septembre 1944. Ils ont mission de stopper l’avance des blindés ennemis avec leurs fusils et leurs célèbres panzerfaust (« poing à blindé »).

La question se pose encore, à la fin mars, de savoir qui des Américains ou des Soviétiques, entrera le premier à Berlin, enjeu hautement symbolique…

Un loup traqué et emmuré

Au petit matin du 16 janvier 1945, le Führer est arrivé à Berlin après avoir quitté le front ouest. Le 30 janvier, il s’exprime une dernière fois à la radio, sur un ton lugubre, appelant les Allemands à résister aux « Asiates ».

Et à partir de la fin février, pour échapper aux bombardements qui réduisent en poussières la capitale, il va devoir se terrer dans un bunker aménagé dans le jardin de la chancellerie, sur la Wilhelmstrasse : une vingtaine de petites pièces d’un total de 250 m2 habitables, le tout sous quatre mètres de béton armé et deux mètres de terre arable.

Il n’y est accompagné que d’un petit nombre de fidèles, dont l’inusable Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, et le fidèle et brutal Martin Bormann, en charge des affaires administratives. Chaque jour, Heinz Guderian, chef d’état-major de l’armée de terre, fait un long déplacement en voiture pour faire un point de la situation et prendre les ordres.

Usé par la maladie de Parkinson, apparue en 1941, la guerre et les déconvenues, le manque d’exercice et de sommeil ainsi que les séquelles de l’attentat du 20 juillet 1944, Hitler est devenu un homme méconnaissable, aux mains tremblantes, au dos voûté, aux yeux ternes et fatigués, qui paraît vingt ans de plus que son âge réel (55 ans).

Après une visite sur le front de l’Oder, le 3 mars 1945, il ne sortira plus de son bunker que pour de brèves escapades alentour. Le 20 mars, devant une caméra, il passe en revue quelques dizaines de soldats dans le jardin de la chancellerie et décore le plus jeune d’entre eux (11 ans et demi) de la Croix de Fer.

Le 12 avril, les occupants du bunker apprennent le décès du président Franklin Roosevelt. Brève euphorie. Certains veulent espérer que son successeur changera de politique et acceptera une paix séparée ! Au même moment, les Soviétiques achèvent d’encercler Berlin et se préparent à l’assaut final. Il est vrai qu’ils n’ont plus affaire à beaucoup de résistance… Les redditions se multiplient, les unités SS n’étant pas les dernières à s’y résoudre ! Dans la population civile, cependant, quelques milliers de personnes ne s’y résignent pas et choisissent le suicide.

Les premiers soldats soviétiques entrent dans la capitale le 21 avril 1945. Au même moment, dans son bunker, Hitler prend froidement la décision de tenir jusqu’au bout. La bataille de Berlin aura donc lieu. Pour le reste, la guerre d’Europe est en voie de se terminer : le 25 avril 1945, les Américains et les Soviétiques font leur jonction à Torgau, sur l’Elbe…

La fin du cauchemar

Les armées soviétiques de Joukov et Koniev prennent Berlin en tenaille avec le Reichstag pour objectif. Ils ne sont plus qu’à quelques centaines de mètres du bunker quand, le dimanche 29 avril 1945, Hitler exprime ses dernières volontés.

Comblant le voeu de sa maîtresse, il l’épouse au terme d’une rapide cérémonie civile, avec pour témoins Bormann et Goebbels. Le mariage est célébré avec une coupe de mousseux. Puis le Führer dicte à une secrétaire son testament politique par lequel il expulse le traître Hermann Goering du parti nazi et institue à sa place le grand amiral Karl Dönitz pour le remplacer à sa mort à la tête du Reich !

À la demande de Magda Goebbels, qui a rejoint son mari dans le bunker avec leurs six enfants, Hitler rend une brève visite à l’hôpital de campagne installé sous les ruines de la chancellerie. Il en repart presque aussitôt sans un mot.

Ayant été informé de l’exécution de son ancien allié Mussolini et de sa fin ignominieuse, il renouvelle à ses proches l’ordre de brûler son cadavre et celui de sa femme jusqu’au fragment. Puis il empoisonne au cyanure sa chienne Blondi et son chiot, les seules personnes pour lesquelles il ait eu de la tendresse (!).

Le lendemain matin, tandis que les Soviétiques ne sont plus qu’à 200 mètres du bunker, Hitler fait ses adieux à la trentaine de personnes qui l’entourent. En début d’après-midi, il s’enferme dans sa chambre avec Eva Braun. Celle-ci absorbe une capsule de cyanure cependant que Hitler se tire une balle dans la tempe.

L’aide de camp SS enveloppe les corps dans une couverture et les transporte dans le jardin où il les arrose d’essence et les enflamme.

Le lendemain soir, pour ajouter au cauchemar, Magda Goebbels conduit ses six enfants au lit et leur donne à boire une capsule de poison. Elle-même et son mari se tuent ensuite d’une balle.

Le 2 mai 1945, à 15h, un premier soldat soviétique surgit dans le bunker. Au même moment, l’un de ses compagnons d’armes plante un drapeau rouge sur le dôme en ruine du Reichstag dans une mise en scène qui va faire le tour du monde et contribuer à la gloire de l’Armée rouge.

Ainsi que le rappelle l’historien Jean Lopez dans son ouvrage sur Les cent derniers jours d’Hitler (Perrin, 2015), ces trois mois de résistance inutile dus à la folie obstinée du Führer auront coûté la vie à environ trois millions de militaires et de civils, dont deux millions d’Allemands.

Les cent derniers jours d’Hitler

Les passionnés d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale liront avec beaucoup d’intérêt l’ouvrage de Jean Lopez : Les cent derniers jours d’Hitler, chronique de l’apocalypse (Perrin, 2015, 24,90 euros).

Très richement illustré et accompagné de cartes et plans didactiques, cet album grand format de 280 pages raconte jour par jour et souvent heure par heure la fin de la guerre et les dernières semaines de la vie du Führer.

Il donne à voir également le drame qu’on vécu les Allemands, entre résistance et reddition, avec souvent la mort au bout du parcours.

La fin apocalyptique de Hitler a aussi donné lieu à un film remarquable de l’Allemand Oliver Hirschbiegel : Der Untergang (La Chute, 2004), avec Bruno Ganz dans le rôle principal.

– 30 avril 1975 = Capitulation du Sud-Vietnam

Le 30 avril 1975, le gouvernement du Viêt-nam du Sud capitule suite à l’entrée des troupes du Nord-Vietnam et du Viêt-công dans Saigon.

Une semaine plus tôt, l’aéronavale des États-Unis avait entamé l’évacuation en catastrophe les derniers Américains du pays ainsi que 70 000 Vietnamiens, mettant fin à plus de dix ans d’assistance militaire au gouvernement du Sud.

Cette opération d’évacuation donna lieu à des scènes de panique et les téléspectateurs du monde entier purent voir des fugitifs désespérés s’accrocher aux hélicoptères sur le toit de l’ambassade américaine. Pour les Américains et leurs alliés, la guerre du Vietnam, entamée une douzaine d’années plus tôt, se terminait de la façon la plus humiliante qui soit.

André Larané

Intermède pacifique

Dans les mois qui suivent la chute de Saigon, aucun conflit armé ne va plus agiter la planète et celle-ci va, pour la première fois depuis de nombreuses décennies, savourer une paix générale. Cette accalmie traduit un tournant dans l’histoire du siècle. Mais elle ne dure pas. Aux précédents conflits, nourris par l’opposition idéologique entre l’Est et l’Ouest, succèdent bientôt des conflits plus traditionnels d’où sont exclus les Occidentaux : guerres de conquête, guerres religieuses ou guerres ethniques.

Dès la fin 1975, musulmans et chrétiens se déchirent au Liban cependant qu’en Angola, les factions se disputent le pouvoir. Un peu plus tard, le Viêt-nam va établir son protectorat sur le Cambodge et le Laos, l’Érythrée rejeter la domination éthiopienne, l’URSS envahir l’Afghanistan, l’Irak se jeter sur l’Iran, etc.

Lourdes séquelles

Avec des pertes humaines et des destructions matérielles autrement plus importantes, le Viêt-nam réunifié et le petit pays voisin du Laos auront encore plus de mal à se relever de trente années de guerres. La capitale du Sud-Vietnam devient Hô Chi Minh-Ville, du nom de l’ancien leader communiste vietnamien.

La victoire du gouvernement communiste de Hanoï met fin à la guerre entre les deux Viêt-nam (on écrit aussi Vietnam). Elle enterre les séquelles de la colonisation.

Le pays, qui avait été divisé au cours de la première guerre d’Indochine contre les Français, est définitivement réunifié sous l’autorité du gouvernement communiste. Quant au Cambodge, le troisième État de l’ancienne Indochine française, il devra encore endurer le règne sanglant des Khmers rouges avant de trouver un semblant de paix.

Les remugles de la victoire

Au sud du pays, les conditions de vie difficiles et l’esprit de revanche des vainqueurs provoquent un exode massif des opposants, des catholiques vietnamiens, des métis et des ressortissants d’origine chinoise.

On estime à un million de personnes les fugitifs qui se lancent au large dans des esquifs de pêche, emportant tous leurs biens. Lorsqu’ils réussissent à échapper aux pirates et aux naufrages, ces « boat-people » aboutissent dans des camps tout autour de la mer de Chine. Les plus chanceux sont ceux qui croisent la route d’un navire occidental et obtiendront l’asile politique, en Europe ou aux États-Unis.

En 1978, les communistes vietnamiens se lancent dans une intervention militaire au Cambodge, où sévit un régime communiste très dur, inféodé à Pékin. Le prétexte en est offert par les violences dont sont victimes les minorités vietnamiennes établies à l’est du pays. Cette intervention contribue le 7 janvier 1979 à la chute des Khmers rouges. Dans le courant de l’année, la Chine elle-même tente de mettre à la raison son entreprenant voisin. La frontière sino-vietnamienne est l’objet d’attaques massives mais celles-ci sont repoussées. Le Vietminh a définitivement gagné la partie en dépit de Pékin et Washington…

Un avenir plus souriant ?

Dans les années 1980, le régime communiste procède à une ouverture connue sous le nom de « Doi Moi ». Elle se traduit par une libéralisation progressive de l’économie et l’apparition d’un néocapitalisme de plus en plus audacieux. Les relations diplomatiques sont rétablies en 1995 avec les États-Unis et le président Bill Clinton choisit même comme premier ambassadeur un ancien prisonnier du « Hanoi Hilton », la prison infâme où l’on retenait les aviateurs américains abattus : le commandant Anderson.

Sans offrir aucune ouverture démocratique, le régime engage le pays dans une croissance économique débridée, à l’image du grand voisin chinois. C’est à se demander à quoi ont servi les trente années de guerre féroce contre les « capitalistes » français puis américains.

Publié ou mis à jour le : 2023-05-02 13:50:10

– 30 avril 2019 = Avènement de l’empereur Naruhito

Le 30 avril 2019, l’empereur ou tenno Akihito abdique et laisse le trône de l’empire du Soleil Levant à son fils Naruhito.

Akihito avait lui-même succédé à son père Hirohito (Shôwa tenno) à la mort de celui-ci, le 7 janvier 1989, au terme du règne le plus long de l’histoire du Japon (62 ans). Né le 23 décembre 1933, il avait manifesté en 2016 le désir d’abdiquer à 85 ans, soit le 30 avril 2019, au terme de 31 années de règne.

Ainsi prend donc fin l’ère Heisei (« Parachèvement de la paix ») sous laquelle s’est inscrit son règne et voici que s’ouvre l’ère Reiwa (« Harmonie »), suivant le nom choisi par une commission adhoc pour le règne à venir de son fils et successeur Naruhito. Il s’agira de la 247e ère de l’histoire japonaise depuis 645 (certains empereurs ont donné à leur règne plusieurs noms successifs pour marquer des ruptures).

Né le 23 février 1960, Naruhito n’aura comme ses deux prédécesseurs qu’une fonction de représentation, la Constitution de 1947 imposée par l’occupant américain interdisant à l’empereur de s’exprimer sur les affaires publiques. Il demeure néanmoins un constituant essentiel de l’identité japonaise.

La succession du nouvel empereur pourrait aussi sortir du cadre ordinaire car Naruhito n’a eu de son épouse Masako qu’une fille, Aiko, née en 2001. Son héritier désigné est donc normalement son neveu, le prince Hisahito, né en 2006… à moins que la Constitution n’ouvre le droit pour les femmes de monter sur le trône.

Publié ou mis à jour le : 2023-04-24 17:25:21

– C’est sa fête : Robert de Molesme

Né en Bourgogne, au XIe siècle, en plein renouveau de l’Église catholique, Robert devient bénédictin puis se fixe comme ermite dans la forêt de Molesme (Yonne) avec quelques compagnons. À la recherche d’un idéal de pauvreté absolue, il crée un nouvel établissement au coeur d’une profonde forêt, à Cîteaux, avant de revenir mourir à Molesme en 1110. Deux ans plus tard, un groupe de jeunes gens guidés par un certain Bernard se feront admettre à Cîteaux. Ils donneront une extraordinaire impulsion à l’abbaye, berceau du prestigieux ordre cistercien.

– Naissance

– Philippe III le Hardi

30 avril 1245 à Poissy – 5 octobre 1285 à Perpignan

Philippe III le Hardi, fils de Saint Louis et de Marguerite de Provence, monte sur le trône de France à 25 ans, suite à la mort de son père sous les murailles de Tunis…

– Décès

– Pierre Terrail de Bayard

1474 à Bayard (Dauphiné, France) – 30 avril 1524 à Romagnano (Italie)

Le seigneur Pierre Terrail de Bayard débute dans le métier des armes à 13 ans comme page du duc Charles de Savoie, puis entre au service du roi de France Charles VIII et participe avec éclat aux guerres d’Italie.

En 1495, il se distingue à la bataille de Fornoue puis, en 1503, défend seul le pont de Garigliano face à 200 Espagnols aux ordres de Gonzalve de Cordoue, le capitaine des armées ennemies. Son héroïsme permet à ses compatriotes de se replier en bon ordre et lui vaut une renommée universelle. À Guineguatte, en 1513, face aux Anglais, Bayard refuse de fuir avec le reste de l’armée. Fait prisonnier, il est libéré sans rançon par le roi Henri VIII en récompense de son courage…

– Édouard Manet

23 janvier 1832 à Paris – 30 avril 1883 à Paris

Édouard Manet, enfant de la bourgeoisie promis à une carrière d’officier de marine, se veut en peinture proche des maîtres tel Giorgione. Mais il savoure aussi la « modernité » du poète Charles Baudelaire. C’est malgré lui qu’il devient sous le Second Empire le porte-parole des peintres d’avant-garde…

  • Adolf Hitler

20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Haute-Autriche) – 30 avril 1945 à Berlin (Allemagne)

Après une enfance plutôt heureuse, le futur Führer vit dans la bohême à Vienne puis à Munich, en Allemagne. Août 1914 va changer son destin comme celui du monde. Hitler s’engage comme volontaire. Après la Grande Guerre, son talent d’orateur lui vaut d’être employé par l’armée pour infiltrer les mouvements révolutionnaires… Mais lui-même s’engage dans un groupuscule dont il va faire le parti national-socialiste (en abrégé «nazi»). Il promet de restaurer la grandeur de l’Allemagne, mise à mal par les vainqueurs de la Grande Guerre, prétendument sous l’influence des Juifs cosmopolites !

La crise économique mondiale de 1929 lui vaut d’être entendu par des millions de chômeurs et de pauvres qui aspirent à une revanche sur le destin. Fort du succès de son parti aux élections législatives, Hitler est appelé à former le gouvernement de la République allemande le 30 janvier 1933. Dans les mois qui suivent, profitant des maladresses des démocrates, il s’empare de tous les pouvoirs avec le titre de Führer (Guide). Il installe un État totalitaire et se fixe deux objectifs maléfiques : agrandir l’Allemagne au prix d’annexions et de conquêtes ; débarrasser d’une façon ou d’une autre le pays de ses Juifs !

Les mesures se succèdent (annexion de l’Autriche puis de la Tchécoslovaquie, mise à l’écart des juifs, multiplication des pogroms et des humiliations) jusqu’à ce que la France et l’Angleterre, poussées à bout, lui déclarent la guerre. La guerre, très vite, devient mondiale. En 1941, à défaut d’expulser les millions de juifs présents dans les territoires conquis par son armée, Hitler entreprend de les exterminer par des exécutions collectives puis par la déportation et les chambres à gaz. Le Führer se suicide misérablement peu avant la capitulation sans conditions de l’Allemagne.

– Eva Braun

6 février 1912 à Munich (Allemagne) – 30 avril 1945 à Berlin (Allemagne)

Potiche ou complice active du démon, les appréciations du rôle de celle qui précéda (de deux minutes) Adolf Hitler dans la mort, juste après l’avoir épousé le 30 avril 1945, varient du tout au tout, d’autant que son existence officielle fut des plus discrètes…

 Illustration = La Légion résiste à Camerone

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